L'orientation... Ah ce doux mot dont on nous parle énormément au lycée et qui nous provoque beaucoup de stress. Voici mon expérience personnelle: Étant de nature très curieuse et ayant toujours envie de sortir de ma zone de confort, j'ai souvent douté et changé d'avis quant à ma formation professionnelle. Sans parler de mon envie d'être fleuriste, photographe, monitrice d’équitation , aller en STAPS, être journaliste, devenir maître chien, être éleveuse de chevaux, être l’infographiste, devenir souffleuse de verre, pouvoir être utile à des personnes dans des pays étrangers en besoin, être gardienne de parcs naturels ... et je crois que c'est tout jusqu’à la moitié de mon année de 1ère ES.
Bien que je trouve encore aujourd'hui tous ces métiers les uns aussi intéressants que les autres il fallait tout de même faire un choix... Ils sont intéressants voire fascinants je m'y perdais et il y avait toujours un détail qui coinçait: je souhaite depuis toujours travailler en extérieur, je n'ai pas la concentration nécessaire pour rester enfermée toute ma vie, idéalement en contact avec les animaux sans pour autant m'en dégoûter... Alors j'ai retiré de cette manière des vœux par éliminations...
Nous sommes dans une époque où il y a un "ras le bol" du chimique, où l'on souhaite réduire notre empreinte écologique et faire attention à notre corps sans y mettre n'importe quoi... Ainsi je me suis tournée vers l'ostéopathie en premier temps humaine et animale mais voyant le nombre d'années que cela m'aurais pris et surtout le coût, j'y ai vite renoncé en restant fixée sur l'ostéopathie animale. Cette première étape en milieu, fin d'année de première ES était la première raison de me tourner vers une scolarité post bac scientifique. Ainsi, mes parents et ma prof principale m'ont encouragés dans cette voie à savoir que pour l'école d'ostéopathie, il me fallait des bases scientifiques...
Malheureusement, fin de Terminale j'ai appris après de nombreux échanges qu'il n'y aurait pas d'aides financières pour l'école d'ostéopathie mais malgré tout, il y a d'autres formations de médecines douces (avec les plantes comme la phytothérapie, les huiles essentielles etc... ). Alors, pensant que cette licence m'apporterait de nombreuses bases pour ces futures formations je m'y suis accroché. A la rentrée notre prof responsable (comme un P.P) a fortement insisté que la L1 de sciences était faisable pour des nons S (nous étions nombreux), chouette! Au début tout est gentil, beaucoup de rappels de Première, tout va bien, même l'optique que je craignais était claire.
Cependant, les choses se sont bien vites accélérés, je ne comprenais plus rien à la géologie, l'un des cours qui m’intéressait le plus (avec le cours sciences de la vie) mais, pour le prof, les élèves avaient déjà tous acquis ses notions (en effet c'était le cas pour les bac scientifiques comme mes amies). Aussi, les calculs compliqués en optique sont vite arrivés sans trop d'explications.. Et malgré la présence de mes amies j'ai vite était noyée et j'ai commencé à lâcher prise (au bout de 3/4 semaines, je séchais sans chercher à vraiment rattraper...). J'ai alors pris la décision de voir pour changer (une chance d'avoir les UFR connectées entre elles, à quelques mètres les unes des autres..
La licence de psychologie propose un enseignement portant sur des sujets très variés. J'ai alors pu comprendre des éléments relatifs à l'influence des normes sociétales sur le fonctionnement des individus ou des groupes. Au niveau plus biologique, j'ai pu apprendre les aires cérébrales, leur fonctionnement ou dysfonctionnement. J'ai acquis des connaissances sur le développement du langage et des émotions chez les enfants mais aussi chez les adolescents. Des cours sur le vieillissement, aussi bien "normal" que pathologique sont proposés et on peut y aborder différentes maladies neurodégénératives comme la maladie d'Alzheimer ou encore la maladie de Parkinson. La licence de psychologie c'est aussi pouvoir approfondir différents troubles : Trouble de stress Post-Traumatique, Trouble de l'Attention avec ou sans Hyperactivité, Trouble de Spectre Autistique, ... De mon côté, j'ai particulièrement apprécié les cours de neurosciences pendant ma licence. Notamment car j'ai pu approfondir des bases que j'avais vues en terminale S sur les synapses, les neurotransmetteurs ou encore la plasticité cérébrale. J'ai pu aussi étudier le développement du système nerveux, l'effet des drogues sur le cerveau et comprendre le fonctionnement des sens (vue, odorat, toucher, goût, ouïe) dans leur globalité. Ces cours m'ont tellement passionné que je compte me diriger vers les neurosciences et en faire mon métier pour devenir chercheuse dans ce domaine.
J'ai réalisé ma PACES à l'Université Paris-Saclay. Je trouve que cette faculté est idéale pour effectuer une année aussi difficile. En effet, elle se situe au cœur d'une forêt. L'environnement est donc apaisant et il n'y a pas de tentations parasites pour nous détourner de notre objectif (pas de cinéma, bar, etc.). On peut néanmoins se vider la tête en pratiquant du sport parmi une longue liste que propose l'université. 2 sont en plus gratuits grâce à la contribution CVEC. Les professeurs étaient je le trouve compétents et disponibles. De plus la majorité des élèves ne vont pas en cours et préfèrent travailler par eux-mêmes à la bibliothèque. Il y a donc des cours ou des travaux dirigés qui se font en petits comités ce qui permet un accompagnement quasi-personnalisé. Il n'y pas de réel bizutage exercé par les redoublants. Il y a également une équipe de tutorat très active et efficace qui est une bonne alternative aux écoles de prépa. En effet les étudiants de l'équipe font un fascicule récapitulatif sur chaque cours et soulignent les points susceptibles de tomber à l'examen. Un système de parrainage est également mis en place et permet aux élèves d'être accompagnés durant leur année par un étudiant de deuxième année. Enfin plusieurs QCM blancs sont organisés par l'équipe du tutorat pour que les élèves s'entrainent. Les seuls bémols je dirai sont d'une part la vétusté des bâtiments et d'autre part le fait que ceux-ci sont assez espacés les uns des autres. Ils ne sont pas bien isolés et il y fait très froid l'hiver. Il existe un service de bus sur le campus mais il reste peu efficace pour relier les gares ou les autres endroits du campus.
On va pas se mentir : les études supérieures c'est DUR. Ca peut faire peur, mais franchement ça va. Je suis arrivée à la fac de Lille (3 : Campus Pont de Bois) en septembre 2017, suite à l'obtention de mon bac ES. Et cela pour des études de : psychologie. C'est un peu comme le droit, tout le monde y va quand ils veulent aller à la fac mais qu'ils ne savent pas quoi faire (c'était un peu mon cas, à ce moment là, j'étais juste en mode "ça à l'air cool la psycho: ALLONS Y"). Du coup c'est un enfer, on était 1600 en L1, mais attention, en DEBUT de L1 ahah. En effet, beaucoup arrêtent en court de route car ils se rendent compte que ces études ne sont pas faites pour eux, que la fac tout court n'est pas faite pour eux, ou tout simplement pour toute raison possible et imaginable. Alors ne vous en faites pas, ce n'est pas parce qu'il y a du monde que vous n'allez pas réussir ! (ah oui et petite précision : ce n'est pas grave de rater son année, de vouloir changer d'orientation, d'aller aux rattrapages etc ! C'est le monde de la fac, c'est NORMAL, ne vous démoralisez pas, et ne vous dévalorisez pas en cas de petit contre temps dans votre programme <3). Enfin voila, revenons à mon expérience: j'arrive donc en L1, impressionnée sans mentir parce que qui a déjà vu des amphis ?? Je commence tranquillement mon année, je réussi plutôt bien mon semestre 1 (+ de 12 de moyenne) malgré des Unités d'Enseignements (UE : en gros c'est les matières) qui ne me plaisent pas du tout. J'enchaine tout naturellement sur le semestre 2, que je valide également. Mai 2018, toute fière de moi : j'ai validé ma L1 dès ma première année à la fac (oui j'étais vraiment fière de moi, et soyez le aussi !). Arrive la L2, des études que j'aime, une voie professionnelle qui commence à se dessiner dans ma tête : que demander de plus ? J'étais trop déterminée pour mon avenir, et là c'est le coup de massue : je ne valide pas mon semestre 3 (9,68 de moyenne...). Honnêtement ce fût la grosse remise en question, le début d'une grande angoisse, dans ma tête tout était chamboulé, et j'étais passé de "j'ai hâte de devenir psychologue" à "je vais me planter, pourquoi je me suis lancé dans ces études, c'est pas fait pour moi"... J'ai enchainé sur le semestre 4, en n'étant pas sereine du tout, j'étais assez déboussolée, j'avais peur de ne pas réussir (alors que comme je l'ai dis ce n'est pas grave, mais bon c'est plus facile à penser qu'à appliquer). Viens les résultats : MIRACLE je valide avec plus de 12 de moyenne, ce qui me permet de compenser mon S4, et donc de valider ma L2. Le soulagement de ma vie je crois, j'étais trop heureuse ! Et oui du coup j'ai un diplôme de DEUG (ça sert à rien mais c'est mon premier diplôme d'études supérieures alors j'en suis fière). Bien évidemment j'entame donc ma L3, toujours dans la même fac, avec une idée pro de plus en plus concrète : je veux devenir psychologue en psychopathologie clinique (psychanalytique) dans un hôpital psychiatrique ! La L3 permet de se spécialiser, alors j'étais trop contente d'étudier ce que je voulais, et d'abandonner ce qui m'endormait en amphi. Je valide mon S5, je continue, et là arrive le 1er confinement de mars 2020 : je dois suivre mes cours à distance, je ne peux pas faire mon stage en hôpital psychiatrique, c'est un enfer... Malgré tout ça, je tiens le coup, je valide également mon S6, ce qui fait que j'ai désormais officiellement une licence de psychologie (a si peu de points de la mention AB...) : je suis bac+3 hourra ! Ces études ne furent pas de tout repos, comme toutes les études supérieures (mais on va pas se mentir c'est plus facile que la médecine), mais je suis très contente de ce que j'ai fais, même si j'ai certains regrets (comme "TU AURAIS DU BOSSER PLUS POUR AVOIR UNE MENTION"). Malgré ça je suis fière de moi, fière d'être bac+3, fière de me rapprocher de mon but. Même si clairement la sélection en master m'a mis un gros stop en me refusant :) Enfin voilà, j'ai essayé de raconter un peu mon parcours en psychologie dans les grandes lignes. Si vous hésitez à vous lancer: N'HESITEZ PLUS ! Et si vous voulez vous pouvez prendre rdv avec moi pour que je puisse vous convaincre :) (ou aussi si vous avez juste des questions ahah). J'espère vous avoir un peu partagé mon ressenti, et malgré les déceptions, mes études sont un réel bonheur et une grande satisfaction, et si je peux vous aider à vivre la même chose, ce sera avec plaisir ! Peut-être à bientôt, portez vous bien <3
— Notre rédactrice
N’hésite pas à la contacter pour discuter avec elle
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